INTERVIEW BRUCE KULICKDepuis son départ de KISS en 1996, on ne peut pas dire que Bruce Kulick n'a pas été occupé : il a enregistré trois albums solos, sorti deux albums studios et un disque live avec UNION, enregistré et tourné avec son ex-partenaire au sein de KISS, Eric Singer, dans ESP, a fait de nombreuses apparitions en tant que guest et a été membre du légendaire groupe de rock, Grand Funk Railroad. Maintenant avec "BK3", Bruce a une raison de plus d'être fier de sa carrière post-KISS car l'album est certainement l'une de ses toutes meilleures réalisations, si ce n'est la meilleure ! Bruce s'est récemment entretenu avec Diamant Noir ( Fred Vehert ) à propos de ce fantastique CD, ainsi que de sa carrière avec KISS...
Diamant Noir : Bonjour, Bruce ! Nous aimerions faire une interview en 2 parties, si cela ne te dérange pas : premièrement basée sur ton excellent nouvel album, "BK3", et ensuite exclusivement consacrée à KISS. Commençons par "BK3" ! Pourquoi t'aura t-il fallu trois ans pour finir ce CD ?
Bruce Kulick : En fait, il m'a fallu plus longtemps. J'ai commencé à l'écrire en 2003 ! Mais mon emploi du temps avec Grand Funk, ainsi que de nombreux autres projets et mon désir de faire de ce CD quelque chose de fabuleux, ont rendu tout cela plus long à créer. Mais cela valait le coup, en fin de compte. J'adore le résultat.
DN : "BK3" est certainement ton album le plus heavy à ce jour, certains morceaux étant très proches de "Revenge" et de "Carnival Of Souls" de KISS ! Est-ce que cette approche était délibérée, afin d'attirer les nombreux fans de KISS qui pensent que ces deux albums font partie des meilleures réalisations du groupe ?
BK : J'adore "Revenge" de KISS. Et c'était mon but que de faire un CD qui aurait un gros son et qui marquerait les esprits au niveau musical. Les performances sont toutes énormes, et tout le disque est rempli de grosses guitares.
DN : Bien que "BK3" inclue de nombreux invités, l'album est très cohérent. Ne craignais-tu pas que cette pléthore de vedettes ne transforme l'album en un fourre-tout musical ?
BK : Cela aurait pu être un problème, avec tous ces invités, mais je savais que cela tiendrait en place grâce à mon jeu de guitare et à l'attention que Jeremy (Rubolino), mon producteur, et moi-même porterions au fait que chaque chanson soit forte.
DN : Comment as-tu fini par retravailler avec Gene, et comment Nick s'est-il retrouvé au chant sur "Hand Of The King" à sa place ?
BK : Je voulais le demander à Gene, et Eric Singer m'a encouragé à le faire. Ce fut amusant de créer à nouveau avec lui, et j'adore le résultat. Gene m'a ensuite proposé de travailler avec Nick. Gene n'avait jamais entendu la musique de "Hand Of The King". Et Gene, Jeremy et moi avons écrit “Ain’t Gonna Die” à partir de rien.
DN : Sur "No Friend Of Mine", non seulement UNION est reformé aux trois quarts, mais le morceau rappelle également beaucoup le style du groupe. Beaucoup (dont moi-même !) pensent que UNION était un groupe bien trop sous-estimé. Comment expliques-tu cela ?
BK : Je pense que UNION était un groupe exceptionnel. Je n'ai aucune idée des raisons pour lesquelles nous n'étions pas importants. Mais je suis fier de la musique. Ce fut géant de nous réunir à trois. Et John brille vraiment sur cette chanson.
DN : Quelque chose m'a toujours marqué à propos de ton jeu de guitare, et c'est encore le cas sur "BK3", bien que tu aies de la vitesse et de la technique, tes solos possèdent toujours cette vibe classique. Tu sembles maintenant être plus intéressé par le feeling que tu ne l'étais dans les 80's avec KISS. Comment expliques-tu cela ?
BK : Je veux que les solos chantent, que l'on puisse s'en souvenir. J'aime être un peu flashy parfois, mais le plus important pour moi est que le solo porte la chanson. Souvenez-vous que je pouvais faire ce que je voulais sur mon disque. Quelquefois durant mes années dans KISS, ma principale préoccupation était de satisfaire Gene et Paul avec mon jeu de guitare.
DN : Beaucoup de chansons ressortent du disque, mais "I'll Survive" est particulièrement émouvante car elle parle du moment où tu t'es fait tirer dessus en 2003, sur Sunset Boulevard. Je pense que tu ressentais le besoin de parler de cet événement traumatisant pour exorciser des souvenirs douloureux...
BK : C'est la première chanson que j'ai écrite pour BK3. Et c'était dur d'être “lyrique” avec un sujet aussi dingue que de se faire tirer dessus. Mais c'est venu tout seul.
DN : Y a t-il une possibilité que tu donnes un concert spécial où tu inviterais tous les guests de "BK3" sur scène pour jouer leurs chansons respectives ?
BK : WAOUH, ça serait un rêve !
DN : Et y a t-il des chances que tu te produises en France ?
BK : J'espère bien venir jouer en France !
DN : Parlons de KISS, maintenant ! Es-tu toujours sous contrat avec KISS ? Quelles en sont les modalités ? Est-ce une contrainte pour le développement d'une carrière solo ?
BK : Je suis toujours proche du groupe, et je ne suis plus sous contrat. J'adore porter l'étendard de l'ère "sans maquillage" de KISS !
DN : À quel moment t'es-tu réellement senti intégré dans le groupe ? L'as-tu ressenti un jour ?
BK : Je me suis senti plus important en commençant à tourner pour "Asylum". À ce moment-là, j'étais sur un album complet et j'étais un vrai membre du groupe.
DN : Dans les années 80/90, KISS a d'abord employé les services de Gary Corbett puis ceux de Derek Sherinian aux claviers, ces derniers étant cachés en coulisses. Quel était leur rôle précis ? On dit qu'ils gonflaient le son des guitares et des explosions...
BK : Certaines des chansons de KISS des 80’s comportaient des claviers, et de cette façon, nous pouvions les reproduire et Paul était plus libre pour bouger sur scène.
DN : Avec le changement de management dans les années 90, KISS a commencé à tourner ses set-lists vers le passé, alors qu'il était jusque-là plutôt dans la démarche de regarder vers l'avenir. Comment as-tu vécu ce revirement de concept ? Étaient-ce les prémices du Reunion Tour qui aura lieu quelque temps plus tard ?
BK : MTV a été le vrai catalyseur du Reunion Tour. Pas le management, etc.
Réunir les membres originels du groupe pour cet événement les a rendus plus confiants à l'idée qu'un Reunion Tour pourrait se produire. Ils ont bien fait.
DN : La légende veut que durant tes toutes premieres années au sein de KISS, tu aurais demandé à Gene et Paul s'ils envisageaient un jour un retour aux maquillages, et leur réponse aurait été un "oui" catégorique. Est-ce que la légende dit vrai ?
BK : C'est vrai. Ils n'ont jamais menti sur le fait que cela pourrait se produire.
DN : Y aurait-il eu le même Reunion Tour si Eric Carr était resté parmi nous ?
BK : Malheureusement, nous ne saurons jamais comment tout cela aurait tourné.
DN : Lors du MTV Unplugged, le public n'avait pas l'air tendre avec toi, au point qu'Ace a été obligé d'intervenir (chose qui n'est pas apparue lors du montage final). Quels sont tes souvenirs de ce concert, pourtant légendaire et d'une qualité immense ?
BK : Le public était fou de revoir tous les membres originels sur scène après tant d'années… donc, je pense que cela était cool de la part d'Ace de dire quelque chose quand les 6 membres ont joué ensemble. Pour moi, le show MTV a montré à quel point Eric et moi étions forts au sein de KISS.
DN : À la lecture de "Behind The Mask", il ressort que ton jeu a été parfois bridé dans son expression lors des enregistrements, Gene intervenant souvent pour pointer du doigt certains phrasés, voire certaines notes qui ne lui convenaient pas. Y a t-il eu des choses que tu as enregistrées à contre-coeur ?
BK : C'était mon job de concrétiser certaines des idées qu'ils avaient. Cela ne me dérangeait pas. C'est écrit KISS sur les CDs, pas KULICK. Mon album BK3 montre MON nom !
DN : Parle-nous de ton frère, qui a énormément compté (dans l'ombre) dans l'histoire de KISS. Quelles sont vos relations ?
BK : Nous sommes très proches, bien sûr…. il est très talentueux.
DN : Peut-on envisager un jour un projet KULICK, vous réunissant tous les deux ?
BK : Dur à dire… peut-être !
DN : Nous aimerions finir cette interview avec une série de questions pire/meilleur
Ton meilleur et ton pire album auquel tu aies participé ?
BK : Le meilleur, "Revenge", le pire, je ne sais pas.
DN : Ton meilleur et ton pire album de KISS auquel tu n'aies pas participé ?
BK : ?????
DN : Ta meilleure et ta pire tournée ?
BK : La meilleure tournée, "Alive III", la pire tournée, "Asylum"
DN : Ton meilleur et ton pire solo ?
BK : Je ne sais pas...
DN : Ton meilleur et ton pire souvenir de musicien ?
BK : J'ai oublié !
DN : Merci de nous avoir consacré un peu de temps, Bruce !
*Interview de Fred VEHERT & Cyril LAURENT
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